La tortuja aie aie aie!

Enfin ! Mes mains retrouvent leurs places à ampoules, leurs racoins de corne et les multiples petites fissures que forgent le travail en atelier ! Mi tortuja is born !

(Petit paranthèse cocasse : Lorsque les touristes viennent aux ateliers, je suis invitée par Jacobo à leur parler du travail dans l'atelier, à leur expliquer mon but ici et un peu d'où je viens. Comme ils sont presque tous anglophones, je n'ai aucun problème à entretenir la conversation.. mais depuis hier, je n'arrive plus à faire une phrase en anglais s'en que s'y glisse, bien contre mon gré, quelques mots enpagnol. Et quand je commence à buter sur mes mots .. aie aie aie .. je perds complètement le contrôle de mon hémisphère droit !!)

Alors aujourd'hui marque l'anniversaire de naissance de ma tortue. Je ne lui ai pas trouvé de nom encore, mais l'inspiration me viendra surement lorqu'elle commencera à ressembler à autre chose qu'une grosse buche ! Ici, pas de scie à ruban, de toupie ou de tour à bois pour arriver à nos fins.. de la bonne vieille huile de coude c'est tout ce que ça prend ! La première taille se fait à la machette. Comme je constate que peu (ou plutôt pas) de filles travaillent dans les ateliers de bois, j'ai eu droit à une supervision extrême de la part de Jacobo qui, finalement, ne m'a laissé que faire quelques coups par moi même. Il a ensuite décidé que c'était plus prudent pour moi d'utiliser les petits couteaux à bois (ce qui explique mes ampoules !) J'image que de savoir maintenant que l'animal me caractérisant est la tortue, qui est reconnue pour ne pas écouter les réglements, n'aidait en rien pour qu'il me laisse travailler avec une grosse machette tranchante !!

C'est donc sous le rythme constant des coups de maillet que j'ai taillé la forme qu'allait prendre ma tortue embématique. Autre fait cocasse : en travaillant aujourd'hui, je me trouvais bonne de tailler si vite et surtout de ne pas avoir besoin de prendre des pauses à toutes les heures pour reposer mes mains endolories. Humble que je suis, je croyais que j'avais une chance d'être rendue, à la fin de la journée, au même niveau que Magdaleno qui avait lui aussi commencé une nouvelle pièce ce matin (la sienne étant beaucoup plus complexe -une pieuvre qui tient dans ses huit tentacules une grosse baleine- je me disait que ça lui fesait un bon handicap pour que notre temps de travail de ressemble) Hey que j'étais dans les patates !!! Il a pratiquement terminé et moi j'en suis toujours à l'étape où je me demande de quel côté j'ai fait la tête ??

Bon, ça me servira de leçon de faire la concurence à un maître dans l'art de la sculpture sur bois !

Comments

[DonCamilo]

Cat

Il est tout à fait normal et cela est bien connu des experts en langue que la partie du cerveau qui est utilisée pour l'apprentissage d,une nouvelle langue nous incite à confondre avec une seconde langue apprise plutôt qu'avec notre langue maternelle...

Pour les ampoules et l'huile de bras... sache aussi que cela est hélas un des aléas du travail des sculpteurs là-bas... Dur! Dur! la vie d'artiste.

Hasta luego!