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Sous le soleil de Oaxaca
20 mars 2010

Un lift avec le prêtre

Un grand jour aujourd’hui ! Première journée hors des ateliers depuis presque 20 jours intensifs. La radio rock machin à tue tête et les vapeurs de gazoline de l’atelier de bois ne m’ont pas manqué. J’avoue que je commençais à avoir hâte de passer à une autre étape, mais surtout, j’avais hâte d’avoir un petit répit pour reprendre mon souffle !

Ma tortue étant donc terminée et séjournant encore pour quelques jours dans le four à bois, j’ai pu profiter de ma journée pour aller faire un tour à l’extérieur de San Martin. Quel bel adon que d’avoir congé la journée du grand marché d’Ocotlàn. Après un avant-midi passé à remplir des demandes de bourses et à envoyer des cv en prévision de l'été, il était grand temps que je sorte pour profiter de cette superbe journée et surtout, que je me presse au marché avant qu’il ne soit trop tard. Donc, finalement en route vers le chemin principal pour trouver un taxi, une camionnette ralentie à ma hauteur. Le prêtre du village ! Je croyais d'abord qu’il ne voulait que me saluer au passage, alors je continue mon chemin en lui rendant un grand sourire. Il ouvre alors sa fenêtre et me demande gentiment dans quelle direction je vais. Je lui explique mon projet de l’après midi et il me fait signe de monter puisqu’il va lui aussi à Ocotlàn. Je me retrouve donc à jaser de tout et de rien avec le curé de la paroisse de San Martin jusqu’au marché, qui aurait cru !

Une fois arrivée, c’est dans le brouhaha de la foule et la fumée des nombreux stands à tacos que Mr le curé me laisse en me disant d’être très prudente. J’ai d’ailleurs été témoin d’un vol hier alors que nous étions à Oaxaca. Le jeune garçon s’est emparé du IPod d’une fille, en plein jour et en pleine foule, alors qu’elle discutait avec son ami assise sur un banc. J’ai donc prit aux mots les judicieux conseils du prêtre (pour une fois que je le fais !)

J’ai commencé par une marche rapide dans le labyrinthe de kiosque du marché. J’ai toujours cru que lorsqu’on marche d’un pas décidé, les gens ont plutôt tendance à vous laissez tranquille, on à l’air de savoir où l’on va (même si en réalité, j’étais complètement perdue !) Il faut garder l’œil ouvert en plus dans ce genre de grand marché, pas seulement que la foule et les marchands vous étourdissent, mais il y a aussi la course à obstacle des vieilles dames qui, ayant établie un peu n’importe où leur couverture faisant office de kiosque, sont assise par terre avec parfois jusqu’à trois bambins autour d’elle dans des paniers d’osier.. Il ne faut donc pas écraser personne ! Tout le monde étant au moins une tête plus petit que moi, je marchais donc constamment recourbée pour ne pas accrocher les bâches installées pour se protéger du soleil, ou les multiples aliments ‘’mient en vedette’’ dans les allées.. (recevoir un bout de rognon dans la figure n’est vraiment pas plaisant laissez moi vous le dire !)

Mon premier achat fut de belles Glaïeuls saumonées...la nostalgie de la Baule et de ses arômes salées !! J’ai ensuite retrouvé l’amie de Maria qui m’avait donné du pain la dernière fois, quel hasard ! Elle m’a tout du suite reconnue et à demandé de mes nouvelles dans l’atelier. J’ai renfloué mes réverses avec cinq sortes de pains sucrés différents.

C’est quelques achats en main, je déambulée dans le marché pour m’imprégner de cette vie tellement différente de la mienne. Deux enfants sans chaussures courant entre des kiosques de poissons les pantalons imbibés du jus qui coule des tables, des grands-mères maigres et fragiles offrant leur plus beaux sourires édentés en berçant d’une main un bébé et de l’autre tendant leur bouquet de coriandre le plus frais, une jeune fille enceinte jusqu’au oreilles se tenant fièrement derrière son kiosque de viande débité, supportant son dos endolori tout en chassant inlassablement les mouches d’un long fouet de paille, des petites filles d’à peine sept ou huit ans supportant sur leur tête des quantités impressionnantes de légumes, de vêtements ou de viandes séchées et essayant désespérément de vendre leur butin dans les allées interminables du marché. Le tout, dans un mélange d’odeur parfois bien difficile pour l’estomac même à deux heures de l’après-midi !

C’est ce que j’appelle un marché !

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